
La professeure en maladies infectieuses, Rim Abdelmalek, a affirmé que le vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) est à la fois efficace et sans danger, rappelant qu’il constitue un outil majeur de prévention contre le cancer du col de l’utérus. Ce vaccin s’inscrit dans la continuité des politiques de vaccination préventive en Tunisie, à l’instar du vaccin contre l’hépatite B, introduit il y a plus de 30 ans pour prévenir le cancer du foie.
Elle a expliqué que les instances scientifiques nationales, dont le comité technique de vaccination, ont recommandé l’introduction du vaccin HPV en raison de sa capacité à protéger contre les souches 16 et 18 du virus, responsables de la majorité des cas de cancer du col de l’utérus, tout en renforçant l’immunité face à d’autres variantes du virus.
Utilisé dans plus de 145 pays depuis 2006, le vaccin HPV repose sur des données scientifiques solides. Les recherches menées à l’échelle mondiale ont démontré une corrélation directe entre l’infection au HPV et l’apparition du cancer du col de l’utérus, avec un taux de responsabilité estimé entre 80 % et 100 %.
Dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre le HPV, la Tunisie a acquis 120 000 doses auprès d’un laboratoire chinois disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) depuis 2019.
Ce n’est pas la première fois que la Tunisie tente d’introduire ce vaccin. En 2010, il avait été proposé en trois doses au prix de 800 dinars, un coût jugé prohibitif, qui avait freiné son adoption et conduit à l’abandon de la campagne.
Abdelmalek a également tenu à démentir les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux quant aux effets secondaires présumés du vaccin, notamment sur la fertilité. Elle a souligné que de nombreuses études internationales ont confirmé l’absence de lien entre la vaccination HPV et la fertilité féminine. Elle a aussi rappelé que des facteurs tels que le tabagisme, l’alcool, l’obésité, une mauvaise alimentation ou un mode de vie déséquilibré ont un impact avéré sur la fertilité, contrairement au vaccin.
Face aux campagnes de désinformation, elle a appelé à faire confiance à la science et à ne pas céder aux fausses informations, comme cela avait déjà été le cas lors de l’introduction du vaccin contre l’hépatite B dans les années 1990.